Notre commune, Châtenay. Elle est située au pied des chambarans, protégée des vents du sud, calée contre les collines qui nous donnent du bois de chauffage et nous apportent l’eau des sources. A l’écart des grands axes routiers mais suffisamment desservie par les routes secondaires, elle profite d’une ambiance sereine. Elle est aussi un écrin de verdure à portée des Grenoblois et Lyonnais qui peuvent arriver chez nous en moins d’une heure, pour se ressourcer.
Jusqu’à ce jour (06/07/2017) nous pensions tous ingénument que Châtenay était un nom qui représentait un nom de localité d’origine, issu du latin “castanetum”, dérivé de “castaneus”, désignant une châtaigneraie.Ce qui nous amenait à dire en plaisantant, que les Châtenoises et Châtenois étaient toutefois des gens pacifiques et les seuls “marrons” qu’ils aimaient, étant ceux qu’ils ramassaient dans les bois car il n’existe plus de castanéiculteurs ici.
Voici donc la nouvelle acception :
Châtenay, Etymologie, histoire.
La première mention du lieu se trouve dans un obituaire (registre mortuaire paroissial) antérieur à 1148 (1). Ce registre provient du prieuré de Saint–Siméon (alors placé sous le vocable de Saint Siméon le Stylite). L’orthographe du lieu est alors Chastenay, ce qui nous éloigne beaucoup de l’étymologie habituellement proposée.L’essence dominante dans notre région, alors très boisée, est le chêne. Le châtaignier n’apparaîtra qu’après l’époque révolutionnaire!Notons par ailleurs que le mot «châtaignier»qui désigne l’arbre (Fagus Castanéa) n’est usité en français ancien qu’au XIIIe siècle (2).Le contexte historico–linguistique nous mène donc à proposer une autre étymologie.Selon celle–là, notre vieux Chastenay serait le parfait symbole de la propriété rurale dans le monde médiéval.Si l’on décompose, le nom propre serait, en effet, issu de la juxtaposition de deux noms communs:chas–tenay, le second ayant été déformé par l’usage local (dialecte franco–provençal)._ En Français ancien le «chas»désigne la clôture(à l’époque palissade) (3)._Il y a d’autre part coïncidence parfaite entre l’état du lieu (une terre défrichée ceinte d’une palissade) et le statut juridique féodal:la tenure désigne le mode de concession d’une terre(la pleine propriété au sens de notre code civil n’a pas cours en ces temps lointains). La tenure médiévale qui s’orthographie «teneûre»(à noter l’accent circonflexe) apporte une bien belle conclusion à notre recherche. Près d’un millénaire après la genèse de notre village, il est bon de savoir qu’une simple terre arrachée à la forêt(ou au marécage…) abritait, derrière ses palissades, un humble paysan (très dévot…) qui cultivait de l’avoine.Selon le registre précité, ce premier habitant de Châtenay s’appelait Pierre Bellunis. Ce pays où «les maisons sont de terre»pour citer un poète local, nous a livré son dernier secret!
1DARA (documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne)-n°32-Lyon 2009-p47 édition ALPARA 25 rue Roger Ravisson Lyon 5ème
2.Dictionnaire Littré-tome II p188 édition 1970
3.Idem p175
4.Dictionnaire Robert p2591 édition 2003
Merci Christian Ravix. (2017)